mardi 5 février 2013

THEÂTRE

source: billetReduc.com




Un jardin extraordinaire

Ma soirée du jeudi 24 mai avait des accents bucoliques au théâtre Théo. La troupe du Championnet Loisirs donnait leur deuxième représentation de la pièce « ça cause dans le jardin » d ‘après le récit « Fantaisies Microcosmiques et Potagères » de Stéphanie Tesson. La mise en scène de Florence Kovacic nous plonge alors dans un monde inexploré et fantaisiste. A 21h45 pétantes, ça papotait sec dans le jardin. Et de suite, ça m’a parlé.
Un décor pastel et semblable à l’univers idéaliste de Christophe Izard, père éternel de l’ile aux enfants, m’a donné envie de m’asseoir sur ce tapis verdoyant en écoutant crisser les ailes des insectes turbulents. Mais détrompez-vous, niaiseries et foutaises étaient mises de côté pour laisser place au verbe. Le vrai, le beau, le complexe, le burlesque, l’inattendu.  Un texte au sucre enrichi comme les multiples saveurs du miel qui enivre nos papilles d’enfants. En somme, les amoureux des mots seront flattés d’écouter ces bestioles alléchées revendiquer la souffrance de leur quotidien. Telle une peinture impressionniste, nous aurions pu appeler cette pièce de théâtre « le plaidoyer sur l’herbe ».
De la fourmi curieuse et pas si besogneuse que La Fontaine l’a décrite à l’araignée persécutée par le genre humain en passant par l’abeille exploitée, nous y trouvons notre place et en prenons pour notre grade. L’homme y est montré des pattes et piqué à vif. Les grands combats de notre société actuelle tels que le racisme, l’indifférence ou l’écologie y sont mentionnés explicitement. Les grandes interrogations philosophiques sur l’amour et la mort nous émeuvent à la toute dernière scène. Freud aurait probablement apprécié la métaphore « insectueuse » entre la libellule romantique et le hanneton machiste.
Pourquoi avoir choisi des insectes pour parler de nous, pauvres larves humaines, destinés à détruire ce qui nous entoure ? La réponse saute aux yeux: les insectes nous côtoient, nous survolent, participent à la beauté de nos jardins florissants et pourtant, nous les ignorons, les insultons, les condamnons, les asphyxions ou les tuons. Sans allégorie politique, ces insectes aimeraient que leur changement vienne maintenant! Au-delà de toute inspiration, la grande morale de ce récit est de mieux regarder les autres afin de mieux les comprendre.

Pour le moment, venez nombreuses et nombreux dans cet intime vase clos au cœur de ce jardin extraordinaire.
Après ce voyage en terre congrue, vous vous sentirez pousser des ailes. Pour ensuite vous envoler vers le plus merveilleux des mondes : celui de la tolérance.

Hervé Gaudin.

1 commentaire:

  1. Très bonne idée Vévé, de publier cette chronique théatrale.
    Par ton style tu apportes du renouveau aux chroniques de ce genre.
    Ne baisses pas les bras et continues de nous les faire partager comme tu le fais si bien.

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