mercredi 23 janvier 2013

CONFESSIONS D'UNE ACCRO DU SHOPPING

Source: zoom-cine.fr

LA FILLE AU FOULARD VERT


Une fois n’est pas coutume, l’Amérique a lancé une torpille mi-niaise mi-glamour dans le monde du cinéma où la grosse pomme new-yorkaise a encore servi de décor à une histoire vue, revue et corrigée.

Rebecca Bloomwood, ravissante rouquine aux formes superbes, ne peut contrôler ses pulsions de consommatrice acharnée. Elle ne résiste jamais aux boutiques de luxe qui lui font les yeux doux et dégaine sans vergogne ses nombreuses cartes de crédit tel un pistolero mitraillant une armée de mercenaires mexicains. Malheureusement ses achats compulsifs vont plonger ses dettes dans un gouffre vertigineux.
Sa fièvre acheteuse contaminera sa vie privée puis, rapidement harcelée par un agent de recouvrement prêt à tout pour récupérer les œufs d’un panier trop garni, elle utilisera mille et un subterfuges pour fuir une réalité qui la rattrapera tôt ou tard. L’ironie du sort la conduira à devenir journaliste dans un magazine financier afin de combler son découvert phénoménal.

Le producteur Jerry Bruckheimer (Armageddon, Pirates des Caraïbes) a délaissé les héros musclés pour se pencher sur la gente féminine absorbée par des foules volcaniques à l’entrée des magasins, dévorée par l’envie de se jeter sur la moindre étiquette soldée et enfin soulagée par ce moment ultime où elle serre dans son poing l’anse d’un sac Prada ou Gucci. Comme un regard sur la femme moderne rassurée par le sentiment de bien-être après une emplette réussie. J’achète donc je suis.
Ce film, à mi-chemin entre « la revanche d’une blonde » et « le diable s’habille en Prada », ne remplit pas complètement sa mission; celle de nous divertir tout en évoquant un réel problème de société. Le paradoxe de la journaliste qualifiée et empotée manque de crédibilité. Qui peut imaginer Paris Hilton briller dans un magazine financier? A mon humble avis, personne. Concernant les seconds rôles, Kristin Scott Thomas en pâle copie de Meryl Streep, casse un ressort déjà usé et n’apporte rien à l’histoire.
Toutefois, l’actrice principale Isla Fisher est tellement attachante que l’on pardonne ses frasques grotesques et son personnage d’adorable sotte.

Sans tomber dans le mélodrame ou le documentaire télévisé, j’aurais préféré une histoire plus en retenue en traitant en profondeur le malheur des acheteurs compulsifs à travers leur boulimie dépensière. Toute la partie consacrée au journal « Réussir son épargne » n’est qu’une excuse du réalisateur pour glisser des situations farfelues sans grande portée comique. Les séances de thérapie de groupe auraient gagnées à être appuyées dans le but d’apporter une densité humoristique ou caricaturale.

Le film aurait dû nous plonger davantage dans ce monde impitoyable de la consommation à outrance, aux reflets détestables de toutes les vitrines aguicheuses et surtout à ses conséquences désastreuses. Avec une pointe de cynisme et d’objectivité, le spectateur en sortirait plus inspiré.

Cependant, sans croupir dans le cliché abominable de l’avare agrippé à sa précieuse cassette, « confessions d’une accroc du shopping » est une nouvelle soupe lyophilisée dans la gamme des produits néo-romantiques destiné à nous montrer les affres de l’achat à outrance. Mais l’effet inverse se produit car en sortant de la salle obscure, je n’ai eu qu’une envie: dévaliser les boutiques de mon centre commercial et faire chauffer ma carte bancaire.


Hervé Gaudin.

MILLENIUM


Source; allocine.fr
SO SWEDISH!

Une disparition mystérieuse de quarante ans d’âge est le noyau d’un fruit véreux tombé de l’arbre généalogique de la famille Vanger.
Récemment brisé par la perte d’un procès pour diffamation, Michael Blomkvist, rédacteur en chef du journal Millénium est engagé par le riche industriel Henrik Vanger pour retrouver sa nièce disparue depuis quatre décennies. Associé par la force des choses à Lisbeth Salander, une hackeuse gothique torturée par un passé douloureux, il sera confronté à une enquête aussi difficile que dangereuse.
Malgré leurs caractères diamétralement opposés, ils réuniront leurs compétences pour découvrir une sinistre vérité.

L’intrigue nous plonge dans une atmosphère froide comme les paysages enneigés d’une île suédoise où des personnages inquiétants s’adonnent au jeu des secrets. Sensiblement proche de l'univers cloisonné d'Agatha Christie, ce film ressemble à une partie de Cluedo glaciale et glaçante. Chaque personnage devient alors un suspect potentiel. Chaque porte ouverte donne lieu à des énigmes. Les dés jetés au dénouement final nous laissent partiellement indemnes.

Cette adaptation du célèbre roman de Stieg Larsson est assez bien ficelée et se détache du carcan habituel américanisé. Le réalisateur danois Niels Arden Oplev apporte sa touche personnelle, alterne les plans larges et rapprochés sans jamais laisser le spectateur à l’abandon et surtout le désorienter. Un certain mal être perdure du début jusqu’à la fin.
Ce thriller à la mode scandinave se distingue aussi par des acteurs convaincants et une mise en scène simple. La belle prestation de Noomi Rapace (Lisbeth Salander) ajoute un charme épineux et une vraie crédibilité au film. Sans conteste, elle vole la vedette à Michael Niqvist (Michael Blomkvist) et s’impose comme premier rôle.

Laissez-vous alors entraîner dans ce tourbillon étrangement subtil. Millénium est un bon millésime.

Hervé Gaudin.

TRANSFORMERS 2

Source: Premiere.fr

T’as beau être Autobot


Un beau gosse érigé en sauveur du monde, une motarde amoureuse, un étudiant peureux, des robots revanchards sont les fils conducteurs du nouveau blockbuster outre-Atlantique qui inonde nos écrans depuis le 24 juin dernier.
Mégatron, repêché du plus profond des abysses, décide de prendre le pouvoir sur le genre humain sous le commandement d’un des derniers Primes survivants, The Fallen, avide de revanche sur les Autobots inscrits au catalogue de leurs ennemis intimes.
Pressentant la menace approcher à grands pas, Optimus Prime, leader spirituel et vénéré des gentils robots, appellera Sam Witwicky (Shia LaBeouf) fraîchement arrivé dans son campus universitaire. Secondé par sa petite amie Mikaela (Mégane Fox) et affublé d’un hacker novice un tantinet poltron, il se jettera corps et âmes dans les griffes affutées des Decepticons bien décidés à mettre fin à ce combat ancestral.
Machines roulantes et volantes vont se livrer une guerre impitoyable, une lutte sans merci à faire pâlir Wall-E ou rouiller Terminator au fond d’une casse automobile.
Michael Bay (Pearl Harbor, Massacre à la Tronçonneuse) ne peut s’empêcher de brouiller les pistes en nous étouffant d’effets spéciaux à outrance qui nous font presque oublier le flamboyant camion customisé au début du film et la force de frappe d’un Bumblebee, superbe camaro jaune, compagnon fidèle de Sam. L’envie ambitieuse de nous éblouir donne une impression de fouillis métallique, notamment lors de la scène dans le désert égyptien où les Decepticons s’unissent pour ne former qu’un robot gigantesque dont l’apparence imite celle d’une caisse à outils. Trop de robots tuent le robot! De plus, l’armée se mêle aux hostilités sachant  que les soldats devraient logiquement être écrasés comme des punaises sur un poster froissé. La mayonnaise ne prend pas et le film tourne au fiasco complet.
Au final, il tente désespérément de glisser une émotion lacrymale dans un dialogue atterrant que seules les midinettes célibataires apprécieront. La belle héroïne trouvera l’ultime satisfaction dans un baiser langoureux empaqueté dans un « je t’aime » pathétique.

Quelques lourdeurs inutiles viennent se greffer à une histoire bien trop longue tutoyant l’ennui avant un dénouement évident. Fidèle client du dessin animé, je regrette amèrement la mauvaise utilisation de Megatron relégué au second plan dont les apparitions se font rares et sans grande envergure. Les amateurs de la série télévisée ne retrouveront pas les voltiges aériennes des avions de chasse ainsi que les course-poursuites des bolides aux moteurs vrombissants.
Transformers 2 déçoit par sa longueur, son remplissage accessoire malgré des effets visuels prodigieux. Une suite est envisageable mais gare au scénario! T’as beau être autobot, monde oxydé…

Hervé Gaudin.

VERY BAD TRIP

Source; allocine.fr

RECHERCHE DOUG DESESPEREMENT

Phil, Stu et Alan, copains d’infortune, devront creuser au plus profond de leurs souvenirs égarés pour retrouver leur ami Doug, futur jeune marié mystérieusement disparu après une soirée trop bien arrosée pendant l’enterrement de sa vie de garçon.
Depuis le toit du Caesar Palace Hotel, ils découvriront un visage peu réjouissant de Las Vegas, ville de tous les pêchés et berceau éclairé de nombreuses situations inattendues.

Sous la houlette de Todd Philipps, cette comédie estivale est une bouffée d’air fraîche mêlant la folie des personnages et des situations politiquement incorrectes qui nous font oublier la rigidité permanente de la société américaine. Une mention spéciale pour Zach Galifianakis en beau-frère déjanté, naïf et de surcroît obsédé sexuel qui rythme l’intrigue par des dialogues explosifs. Dans ce casting disparate très bien choisi, nous retrouvons Bradley Cooper (Alias, Yes man) en playboy roublard, Ed Helms (The Office, Appelez-moi Dave) en dentiste vampirisé par sa concubine autoritaire et enfin, Justin Bartha (Benjamin Gates), le fameux époux porté disparu. La courte apparition d’Heather Graham (Twin Peaks, Boogie Nights, From Hell) apporte une touche abile de tendresse et de légèreté au milieu de ce trio loufoque dévergondé.
Dans la mouvance des films pour adolescents délurés tels qu’American Pie, Sexy Academy ou plus consistants comme "40 ans toujours puceau" avec l’ineffable Steve Carrell, VERY BAD TRIP (The Hangover dans sa version originale) vous entraînera dans les sphères virevoltantes d’un humour savoureux et peu recommandable aux amateurs de finesse intellectuelle. Cette virée démente vous enivre comme un verre glacé de Chivas et vous étourdit comme la roulette métallique du Bellagio.
Nous pouvons d’ores et déjà nous réjouir de quelques scènes déjà cultes comme les gestes masturbatoires d’un nouveau-né au petit déjeuner ou la séquence légendaire de la partie de blackjack dans Rain Man revisitée pour notre plus grand plaisir.
Sans aucune retenue, venez partager leur gueule de bois collective qui ne vous laissera pas de marbre car ces joyeux drilles sont réunis à l’écran pour le meilleur et pour le rire. Alors, amateurs du genre, faites vos jeux!

Hervé Gaudin.

ERREUR DE LA BANQUE EN VOTRE FAVEUR

Source; Premiere.fr

La Bourse ou l’envie


Julien Foucault, maître d’hôtel de la prestigieuse banque d’affaires Berthin-Schwartz, apprend son licenciement après 17 ans de bons et loyaux services. Peu motivé par la quête d'un nouvel emploi, il décide de réaliser son rêve: ouvrir un restaurant. Il propose alors à son ami Etienne, chef cuisinier dans une brasserie, de s'associer à lui. Mais en ce temps de crise financière, les banques, guère prêteuses, se révèlent plus fourmis que cigales. Par une méthode peu orthodoxe mais très efficace, Julien Foucault épie les conversations privées de son patron concernant les meilleurs placements boursiers afin de s’enrichir personnellement.
Malheureusement, ce secret sera rapidement transformé en bouche-à-oreille dans tout un quartier enthousiasmé par ce nouveau messie de la Bourse. C’est alors que les ennuis vont commencer…
Les délits d’initiés, les malversations de cours et les spéculations immobilières deviendront les fers de lance d’une comédie efficace et rafraîchissante en cette période difficile que nous traversons. Un scénario très bien ficelé, des dialogues soigneusement écrits et des acteurs plus que convaincants entraînent  le spectateur dans une pirouette désopilante. Nous ne pouvons éviter le charme irrésistible de Barbara Shulz ainsi que le cynisme redoutable de Philippe Magnan en PDG débordant d’antipathie. Sans oublier le duo Lanvin-Darroussin qui nous permet de croire en ce nouveau dicton: bien mal acquis profite souvent.
Au générique de fin, une réflexion s’impose: la réalité est-elle pire que la fiction décrite en 1h38 minutes? Je pense que oui. A vous d’en juger.

Hervé Gaudin.

INCOGNITO

Source: zoom-cinema.fr

Cache-cash party
Luka (Bénabar), contrôleur à la RATP, n’est guère satisfait de sa condition professionnelle et rêve de mieux dans le monde de la musique qu’il a tutoyé avec son ancien groupe Orly Sud. Son quotidien ne serait pas si pénible si Francis (Franck Dubosc), un artiste raté, collant et pique-assiette, ne jouait pas le rôle du colocataire profiteur depuis dix ans. Un beau jour, en plein rangement, Luka trouve un carnet de chansons  appartenant à son ancien bassiste Thomas (Jocelyn Quivrin) visiblement disparu dans les brumes de Hambourg. Soudain, c’est la révélation. Luka utilise les textes à son profit puis gravit rapidement les échelons de la notoriété avec tous les avantages en prime. Gloire et richesse deviennent les mamelles d’un destin bousculé le jour où Thomas, de passage à Paris, réapparaît par hasard sur un escalator de la Gare du Nord et envisage de passer trois jours avec lui.
C’est alors l’ascenseur pour l’incognito. Pendant trois jours, Luka essaiera de lui cacher son véritable statut de star en jouant une personne lambda. Malgré la complicité de Francis plus maladroit que serviable, les difficultés vont s’enchaîner.
Incognito se range dans la case des comédies populaires sans toutefois déclencher de grands éclats de rire. Certains bons dialogues n’effacent pas le jeu lassant de Franck Dubosc dans son costume usé de bon copain naïf, ganache et casse-pieds. Quand cessera-t-on de nous servir les mêmes plats réchauffés et sans saveur? Un vrai rôle de composition ne suffit pas et j’aimerais goûter au plaisir de le voir interpréter un vrai rôle d’acteur. Le temps de Disco et autres petites annonces est révolu; il faudra bien vous mettre au travail mon cher Dubosc, n’est-ce pas?
Mon indulgence envers Bénabar sera plus mesurée car ses débuts sont encourageants bien que sa voix monocorde ressemble à celle de ses prestations vocales. Pour ma part, il reste simplement interprète.
Enfin, la chaleur du sourire d’Anne Marivin (« Bienvenue chez les ch’tis », « Pur week-end »)  et le charme séduisant de Jocelyn Quivrin (« Notre univers impitoyable », « LOL ») ajoutent à cette comédie honnête une fraîcheur pré-estivale.
Ce film m’a également permis de retrouver Gérard Loussine, le souffre-douleur de Pinot Simple flic trop rarement utilisé au cinéma et à la télévision.
Pour les inconditionnels du rire facile, je les invite à découvrir ce film qui, comme son nom l’indique, restera probablement incognito dans les annales du cinéma.

Hervé Gaudin.

LA DERNIERE MAISON SUR LA GAUCHE


Source: fan-de-cinema.com
Tombés dans le panneau!


Sous l’œil expert du maître du genre, Wes Craven produit en 2009  le remake de son propre film « la dernière maison sur la gauche » sorti pour la première fois en 1972. La nouvelle affiche très sombre de ce long métrage réalisé par Dennis Iliadis donne l’eau à la bouche. Lointaine cousine d’Amityville, cette maison de vacances située au bord d’un lac n’en demeure pas moins le lieu d’une vengeance implacable; en l’occurrence celle d’un couple qui a recueilli, en toute ignorance, les tortionnaires de leur propre fille chérie. Enlevée par une bande de criminels dotés d’un sens aigu de la perversité et du sadisme sexuel, la jeune Mari Collinwood réussira, saine et sauve, à retrouver ses parents par un miracle que seuls les dieux du frisson connaissent. Découvrant l’horreur de la vérité, l’hospitalité va tourner au vinaigre. Les bourreaux connaîtront les joies de la danse des couteaux aiguisés, du tisonnier agité et autres ustensiles métalliques. Un vieux diction s’y colle parfaitement: parents énervés, hémoglobine assurée!
Comme la plupart des thrillers actuels, je regrette certaines scènes trop rapides ou des mouvements de caméra trop brusques. On ne laisse pas le spectateur jouir d’une ambiance trop vite balayée. L’intrigue perd alors de sa valeur et commence à s’étioler dans la deuxième partie du film. Quelques invraisemblances qui hérissent mon duvet juvénile mènent à une fin tout aussi absurde qu’expéditive. Dites-moi comment peut-on faire fonctionner un micro-ondes en laissant la porte ouverte? J’ai d’autant plus de regrets que l’excellent Garret Dillahunt (« Deadwood », « L’assassinat de Jessie James par le lâche Robert Ford » ou « No country for old men ») en chef de bande abject méritait une mort beaucoup plus subtile et atroce.
La fin ne justifie pas toujours les moyens et suffit à gâcher un film, qui, jusque là tenait encore la route. Une petite route où figure un panneau éloquent dont il fallait se méfier de l’inscription: Lake ends in the road (le lac prend fin ici).
A bon trucideur, salut!

Hervé Gaudin. 

GRAN TORINO


Source; fan-de-cinema.com

Gran Torino, un grand Eastwood.

A l’annonce de la sortie de ce film en 2009, mes yeux pétillaient d’avance. Cette fois encore, ils n’ont pas été déçus. Campant un vieux retraité solitaire et associable retranché dans sa maison d’un quartier populaire de Détroit, Walt Kowalski alias Clint Eastwood, ne vit que pour sa belle Ford Torino qu’il bichonne depuis ses longues années d’usine. Très éloigné des escapades policières de Starsky et Hutch, ce film ne se réduit pas qu’à la carrosserie reluisante de cette superbe automobile mais raconte comment un vétéran de la guerre de Corée traumatisé par un passé douloureux, prendra sous ses ailes un jeune asiatique pris à parti par un gang de jeunes délinquants.
Dès le début, les premiers plans ont un effet immédiat sur le spectateur et le plongent dans son propre univers. Que ce soit pour Million Dollar Baby, Mystic River  ou L’échange, rien n’est laissé au hasard. Tous les personnages, même les plus infimes, sont essentiels et apportent à l’histoire une intensité croissante. En parallèle, la mise en scène est précise, nuancée et percutante nous guidant vers une fin aussi inattendue qu’émouvante. Nul doute que le génie cet acteur-réalisateur est de donner tant d’envergure à un scénario épuré alors que tant d’autres s’entêtent à des effets scéniques pour essayer de colmater les brèches d’intrigues ennuyeuses et indigentes.
Toutefois, certaines ressemblances avec l’inspecteur Harry dont le patriotisme, le sens du devoir et de la justice sont mises en exergue. Le personnage de Kowalski renoue avec le héros de polar à l’ancienne. Plus réfléchi, plus en proie au doute et la gâchette beaucoup plus timide que celle de Callahan.
Que ce soit devant ou derrière la caméra, Monsieur Eastwood nous fait croire aux histoires qu’il raconte. Rien que pour le plaisir des yeux, nous en demandons encore.

Hervé Gaudin.

MONSTRES CONTRE ALIENS


source: zoom-cinema.fr

Code Quantonium


Après Monstres et Cie des studios Pixar, Dreamworks se frotte aux bébêtes gluantes et poilues dans son nouveau film d’animation.
Dans la petite ville américaine de Modesto, la chute d’une météorite change l’apparence de Susan en lui donnant une taille gigantesque le jour de son mariage avec l’égoïste Derek. Comme un malheur n’arrive jamais seul, un vilain extra-terrestre dont l’infâme projet est de détruire notre belle planète, convoite le Quantonium, principale source d’énergie qui a causé cette métamorphose soudaine. Vous vous doutez bien que l’armée va s’en mêler. Patriote jusqu’au bout des ongles, le Général Putsch (appelé Warmonger dans la version originale) enlève la jeune femme renommée Génormica et l’associe à des monstres gentils au cœur d’une alliance secrète. Leur périlleuse mission débutera afin de stopper cette invasion et préserver le sort de l’humanité.
Grand amateur du genre, je me suis personnellement délecté du mélange d’actions et d’humour ridiculisant le président des Etats-Unis tout au long de l’histoire. Quelques clins d’œil à Mars Attack de Tim Burton et Men in Black de Barry Sonnenfeld sont facilement identifiables.
Je ne peux m’empêcher de vanter la qualité d’une animation 3D qui apporte aux images une véritable touche d’authenticité et de proximité. Je cite en exemple la destruction du Golden Gate de San Francisco qui est un bijou sur le plan graphique.

En attendant une suite probable, je vous invite à faire la connaissance d’un quatuor irrésistible:
- Un savant fou à la tête de cafard malin et inventif.
- Une sorte d’homme-poisson musclé qui m’a fait penser à l’étrange créature du lac noir de 1954.
- Une masse gélatineuse sensible, délicieusement drôle et agile comme flubber.
-Un insecte géant au pelage doux et au regard tendre.


Monstres contre Aliens est un vrai divertissement familial que je conseille au plus grand nombre toutes générations confondues.

Hervé Gaudin.

samedi 19 janvier 2013

HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT


Source: cinemotions.com

Du Poudlard ou du cochon?
Le temps d'un court visionnage et d'une rapide lassitude, ce voyage néo-gothique dans les ténèbres de la magie ne m'inspire qu'une forte désolation Monsieur Potter. Vos reliques de la mort ne ressemblent qu'à de pauvres oripeaux gisant au sol du cinéma à l'heure où le téléchargement maudit par certains et glorifié par d'autres, devrait être un hymne à l'obligation. En résumé: quelle grosse daube!
En tous genres, un long-métrage tient la route à partir du moment où l’on comprend son intrigue originelle sans en connaître le synopsis. Pour être honnête, je n’ai rien compris dès le début.
Harry Potter et ses reliques morbides ne sont qu’un panaché sans saveur et une succession de termes grotesques qui m’ont laissé pantois. A part le fait que le méchant Voldemort souhaite occire ce gentil magicien prépubert associé à deux acolytes entièrement soumis à son aura légendaire, je n’y vois aucune approche scénaristique intéressante. Bref,  je n’ai éprouvé nul attachement à ces personnages aussi glacés que les fleuves lapons à cette époque de l’année. J’ai seulement trouvé un rouquin trouillard qui essaie de s’assumer tout au long du film en poussant de grosses colères grâce à un pendentif agressif. Puis, une jolie belette, fine, téméraire et plus douée que ses copains de chambrée n’a qu’une seule et réelle envie; celle d'arracher le pucelage du héros peu majestueux aux gestes occultes. La scène de la danse endolorie par le génie musical de Nick Cave et ses mauvaises graines, reste une préliminaire inutile à l’acte sexuel qui n’arrivera jamais. A mon grand désarroi. Chez Harry Potter, l’esprit de sa baguette semble plus puissant que l’envie de sa braguette. Les mouvements féministes le remercient de sa bienséance nocturne mais ne nourrissent pas son homme. Pourrait-on me permettre de porter cette réflexion approfondie: Harry Potter serait-il asexué?
Pour conclure, mes paupières trop longtemps attirées par les abysses du sommeil profond ont eu raison de mon ennui. Mes ronflements ont enterré définitivement l’indifférence que j’ai portée à ce pseudo-film. L’appel du canapé dicte sa loi quoiqu’il arrive.
Je pense sincèrement qu'il faut arrêter d'adapter des romans au cinéma pour nous sortir de telles abominations visuelles. JK Rowling aurait vraisemblablement supervisé l'adaptation. Supervisé quoi? Des effets numériques dignes d'un bon jeu vidéo et de mauvais acteurs? L’honneur n’est pas sauf bien au contraire. Harry Potter nous entraine dans un monde sans fond et sans forme. Je regrette ce temps ancien où la vraie magie s’opérait autour des tables immenses et des souterrains obscurs du château de Poudlard.
Mais oui, mais oui, pour Harry, l’école est bien finie.

Hervé Gaudin.

vendredi 18 janvier 2013

MOTEUR !

De l'enfant curieux que j'étais à l'homme étonné que je suis devenu, le cinéma m'a toujours accompagné.
Je dépose les clés de mon univers où le meilleur vient tutoyer le pire sans vous embobiner. Mon cinéma se résume en un écrin géant où sont rangés mes souvenirs, mes coups de gueule et mes coups de coeur. Allumez les projecteurs, installez vous confortablement. La lumière faiblit et le silence demeure...

Allez, MOTEUR! 

Hervé Gaudin.